Guyane 2019, éducation à l’environnement et naturalisme

Quel bonheur de retrouver la Guyane, sa biodiversité, nos amis et de faire encore autant de belles découvertes !

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Nous voilà de retour de 3 semaines riches en émotion. Nous connaissions déjà ce beau territoire puisqu’en 2015, nous y avions déjà observé de nombreuses espèces.

 

Pour cette édition 2019, l’équipe était composée de Marion Petit, Alice Denis, Xavier Leal, Romain Datcharry et Laurent Barthe. Nous avons eu l’opportunité de faire converger nos différentes passions. Comme tous nos périples, nous avons passé une part (très) importante du séjour à prospecter pour contribuer à améliorer les connaissances locales sur les amphibiens et les reptiles. Au-delà de cette approche scientifique, l’originalité de cette expédition est d’y avoir ajouté une dimension pédagogique. Nous avons eu la chance de pouvoir intervenir auprès de classes allant de la 6ème au CAP. Nous avons ainsi pu échanger et débattre avec une 100aine d’élèves. Sans plus attendre, voici le compte rendu de ce périple en photos !

 

Kaw, sa montagne, ses marais et sa biodiversité.

Quoi de mieux pour se mettre dans le bain que d’aller arpenter la montagne de Kaw ?! Cette zone est bien connue pour la richesse de sa biodiversité et dès les premiers jours, nous nous sommes régalés avec de bien belles observations : Dendrobates tinctorius, Callimedusa tomopterna, Anilius scytale, Thamnodynastes pallidus, Paleosuchus trigonatus, etc.

L’équipe a également pu découvrir le plaisir des nuits en hamac et le bonheur de cohabiter avec scorpions, mygales, fourmis et moustiques. Ne vous fiez pas aux apparences, cette cohabitation se passe bien si ce n’est quelques petits incidents légers !

Merci à Timothée Le Pape avec qui nous avons passé une soirée très sympa à la crique Patawa !

Maripasoula, un véritable melting-pot autour de l’orpaillage

Rapide passage par Cayenne pour prendre un vol interne en direction de Maripasoula. Nous montons à bord d’un petit avion d’une quinzaine de places. Durant le vol, nous prenons bien conscience de l’étendue et de l’immensité de la forêt Amazonienne. Petit à petit apparaissent au milieu de nulle part des sites d’orpaillage illégaux. Nous nous rendons vite compte après quelques jours passés à Maripasoula qu’une part importante de l’économie locale est basée sur l’exploitation de l’or. Cette ville est un véritable melting-pot qui représente bien l’histoire de la Guyane. En quelques jours nous sympathisons avec un orpailleur Dominicain, un boulanger Surinamien, un prof de langue Péruvien et la liste est loin d’être exhaustive. Rapidement, nous découvrons aussi la richesse et le bonheur de rencontrer les élèves « Aloukou » et amérindiens.

Sur le plan des reptiles et amphibiens, c’est la grande déception… Le seul serpent que nous observons ici sera un Boa constrictor que notre voisin aura eu la finesse de tuer quelques minutes avant que l’on soit prévenu. A travers nos rencontres locales, le travail avec le collège et les longues heures de prospection infructueuses, nous prenons vite conscience que, pour la grande majorité des habitants, un serpent observé est un serpent tué !

Heureusement, nous nous rattrapons et prenons un bol de nature en nous rendant aux Cascades de Gobaya. Après 1h de pirogue, nous débarquons enfin dans un espace préservé. En 2 jours et 1 nuit, nous observons 4 serpents dont un magnifique Oxyrhopus occipitalis, 1 grosse tortue (Chelonoidis denticulatus), 1 Paleosuchus trigonatus ainsi que de nombreux amphibiens et quelques mammifères.

Saül, le coup de cœur de l’expédition

Un véritable paradis au cœur de l’Amazonie… Il existe ici un espace-temps totalement différent. Le village, situé au cœur de la forêt, est calme et paisible. Nous retrouvons un hébergement que nous avions déjà bien apprécié en 2015, les « Carbets du bord ».

Même si nous passons encore une fois à côté du mythique Lachesis muta, dont le seul individu aperçu a été découvert mort sur un chemin par la Gendarmerie, cette partie de l’expédition restera quand même une sacrée réussite tant sur l’aspect humain que naturaliste.
Nous enchaînons les rencontres très sympathiques durant toute la semaine : le binôme de gendarmes mobiles qui s’est doucement passionné pour les reptiles, nos hôtes (Dominique et Jean-Paul), Didier le futur plus grand producteur de cacao de Guyane, le célèbre Sébastien Sant du Parc Amazonien de Guyane ainsi que les différents colocs de carbet (les marseillais, le doc et les baroudeurs) dont notre 1er Corallus hortulanus du séjour. D’autres spécimens viendront enrichir nos observations et nous montrer à quel point cet animal est polymorphe. Autres espèces sympas rencontrées lors du séjour : Tupinambis teguixin, Sibon nebulatus, Spilotes sulphureus, Phyllomedusa bicolor, etc.

 

Kourou, quel final (le CSG, CERATO, Petit Saut, Guatemala, etc.)

Nous ne pensions pas finir si fort après 2 premières semaines aussi riches. Pourtant, Kourou nous aura réservé son lot de surprises et pas toujours des bonnes ! Le sujet tabou de cette fin de séjour peut maintenant être révélé : Le passage par le Centre Spatial de Guyane n’aura pas été une grande réussite ! Tir d’Ariane 5 contrarié par une météo très pluvieuse et visite des installations très sommaire.

Heureusement, Kourou aura été le lieu de belles rencontres, notamment avec les acteurs impliqués dans la gestion conservatoire des espaces naturels du CSG : Cécile Richard, Sandrine Richard et Philippe Jet. Nous avons également retrouvé un ami d’Atheris, Vincent Prémel. D’autres belles rencontres sont venues ponctuer cette fin de séjour dont celle d’Audric Broux, Président de l’association CERATO. Un grand merci à tout ce petit monde de s’être rendu disponible pour partager avec nous leur importante connaissance du territoire (Petit Saut, Montagne des singes, Guatemala, etc.). Le bilan s’en est d’ailleurs ressenti. Voici une liste non exhaustive des espèces de serpents : Corallus caninus, Epicrates cenchria, Epicrates maurus, Boa constrictor, Mastigodryas boddaerti, Drymoluber dichrous, Atractus badius, Erythrolamprus breviceps, Erythrolamprus reginae, Erythrolamprus typhlus, Imantodes cenchoa, Imantodes lentiferus, Oxyrhopus melanogenys !

À propos de l'auteur: Matthieu Berroneau

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