C’est reparti pour un tour !
Atheris, toujours dans sa soif de découverte, s’est lancée cette année à la visite d’un pays mythique d’Amérique du Sud, l’Equateur. Un pays plutôt petit par sa superficie (comparé à ses voisins d’Amérique du Sud), mais grand de part sa biodiversité incroyable.
En deux semaines de visite, nous ne prétendons pas inventorier toute l’herpétofaune du pays, évidemment. Le choix se porte même vers des déplacements relativement limités : déplacement en mini-bus, trois sites distincts seulement, mais judicieusement choisis pour observer un maximum d’espèces !
Réserve de Bigal
La Réserve Biologique de la Rivière Bigal est située au coeur de la forêt amazonienne, en forêt tropicale humide, au contact du Parc National Sumaco. Le site constitue une barrière de protection remarquable pour le Parc National et sa vie sauvage. 1000 hectares de reliefs boisés de forêt, de torrents nous y attendent. L’accès à la réserve est dantesque : plus de 5h de mini-bus dans les routes de montagne depuis Quito, une heure de taxi-brousse, et encore une heure de marche, accompagnés de mules, sans quoi les bagages ne pourraient pas nous suivre !
A la réserve nous attend Thierry, un français (cocorico !), qui voue son temps et ses compétences au bon fonctionnement de la réserve. Son travail est tout simplement extraordinaire. Un très grand bravo à lui !
Notre venue sur la réserve n’a pour but que d’apporter une modeste contribution à l’amélioration de la connaissance sur la réserve, tout en récoltant des images de qualité. Malgré une première nuit sans grand résultat, les observations se sont rapidement succédées. Les serpents, notamment, auront été relativement nombreux, avec 14 espèces différentes observées. La plus incroyable de toute, celle qui nous espérions tous, est observée elle aussi : Bothrops taeniatus, une vipère semi-arboricole à la robe absolument incroyable. Probablement un des moment les plus fort du voyage !
L’autre serpent mythique que nous savons présent sur la réserve, le plus grand vipéridé du monde, Lachesis muta, n’est en revanche pas observé. Cette espèce, malgré sa taille, est décidément bien discrète… Dommage, elle s’était aventuré près des bâtiments quelques mois auparavant… nous l’avons raté de peu ! De toute évidence, il faudra revenir !
Après 5 jours et 5 nuits d’intenses recherches et de longues marches en forêt, il est temps de retourner sur Quito pour basculer côté pacifique. Nous plions bagage, et retournons au lieu de rendez-vous accompagnés des fidèles mules après un chaleureux au revoir à Thierry… Merci encore pour ton accueil, pour les repas, tes conseils avisés… C’était parfait !
Ps : et spéciale dédicace à Florian, qui sur son piège photo, n’aura récupérée qu’une seule vidéo de la faune locale… Mais un superbe ocelot !
Principales espèces rencontrées : Engystomops petersi, Rhinella dapsillis, Teratohyla mida, Leptodactylus rhodomystax, Hyloxalus boccagei, Techladactylus solimoensis, Potamites strangulatus, Ninia hudsoni, Atractus major, Oxyrhopus petolarius, Imantodes cenchoa, Erythrolamprus aesculapii, Taeniophallus brevirostris, Oxyrhopus occipitalis, Bothrops taeniatus, etc.
Forêt de Choco
Une voyage herpétologique en Equateur s’envisage difficilement sans une visite de la forêt de Choco. Ses forêts tropicales sont parmi les forêts les plus riches d’Amérique du sud, et un nombre infini d’espèces endémiques de flore et de faune. Après un long déplacement en bus depuis Loreto jusqu’à Pedro Vicente Maldonado, nous atteignons enfin notre lodge au coeur de la forêt où nous passerons quatre jours. Quatre jours très intenses, ponctués par les recherches nocturnes et les baignades journalières.
Les espèces principalement recherchées étaient Lachesis acrochorda et Trachyboa boulengeri. Nous finirons par trouver cette espèce lors d’une baignade, alors que nous l’avions spécifiquement cherché deux jours durant sans la trouver ! Un moment incroyable inoubliable sans aucun doute…
Principales espèces rencontrées : Similisca phaeota, Dendropsophus ebraccatus, Sachatamia ilex, Espadarana prosoblepon, Boana picturata, Pristimantis labiosus, Anolis festae, Basiliscus galeritus, Echinosaura horrida, Enyalioides heterolepis, Oxybelis brevirostris, Imantodes inornatus, Trachyboa boulengeri, Kinosternon leucostomum, etc.
Mindo
La forêt de nuage de Mindo est un autre lieu mythique d’Equateur, située à moins de deux heures de Quito. L’altitude importante et la forte humidité abrite un grand nombre d’espèces endémiques telles que le fameux Lézard pinocchio Anolis proboscis. Nous passerons donc les quatre dernières journées de notre voyage isolés dans les hauteurs de Mindo, dans la réserve de Las Tangaras. Beaucoup de marches au programme, entourés de Colibris, à la recherche de l’herpétofaune locale !
Principales espèces rencontrées : Pristimantis w-nigrum, Pristimantis crucifer, Hypsiboas pellucens, Leptodactylus melanonotus, Anolis fraseri, Dendrophidion graciliverpa, Pliocercus euryzonus, Dipsas andiana, Dipsas elegans, Ninia atrata, Diaphorolepis wagneri, etc.
Epilogue
Ces deux semaines de voyage en Equateur nous aurons permis l’observation d’un grand nombre d’espèces remarquables. Evidemment, bon nombre reste encore à découvrir, et nul doute qu’il nous faudra revenir dans ce beau pays pour de nouvelles découvertes.
Un grand merci à toutes les personnes que nous avons rencontrées durant le voyage pour leur aide et leur gentillesse : Thierry, Patricio, Jaime, Jenny, Luis, Guillermo, Ayla et tout ceux que nous ne citons pas ici !
4 commentaires à «Equateur 2019»
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Stéphane JARDRIN - le 26 janvier 2020 à 21 h 42 min
Merci pour la retransmission de votre séjour et de vos rencontres. C est comme à chaque fois un immense plaisir
Et les photos sont toujours aussi magiques.
Merci
Matthieu Berroneau - le 29 janvier 2020 à 8 h 47 min
Merci pour ton commentaire Stéphane !
Touzet - le 28 janvier 2020 à 9 h 42 min
Bonjour, Félicitations pour votre reportage. Je suis Jean-Marc TOUZET, j’ai vécu 22 ans en Equateur où j’ai créé il y a 30 ans la Fondation Herpétologique Gustavo Orcès qui gère aujourd’hui encore le modeste Vivarium de Quito. Je pense avoir eu la chance d’avoir entre les mains 80% de la faune herpétologique de ce beau pays. Rentré en Europe en 1999, je me suis progressivement éloigné de l’herpétologie. Je viens de retournerr d’Equateur où je suis allé en novembre dernier après 20 ans d’absence, pour un congrès herpétologique américain organisé à l’occasion des 30 ans de la Fondation et du Vivarium de Quito. J’ai eu l’occasion de passer une semaine sur le rio Shiripuno, dans le parc national Yasuni, en territoire huaorani. De très belles rencontres herpétologiques aussi. A titre d’info, mais je pense que vous le connaissez déjà, je joins un lien avec le site de l’Université Catholique (PUCE) : https://bioweb.bio/faunaweb.html . Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos prochaines expéditions. Bien amicalement.
(Atractus touzeti et Enyalioides touzeti…)
Matthieu Berroneau - le 29 janvier 2020 à 8 h 50 min
Bonjour et merci pour votre commentaire ! C’est très intéressant, nous vous demanderons peut être des infos à une prochaine visite sur place 😉 !
Nous connaissons en effet ce lien PUCE qui nous a été bien utile pour notre travail de détermination.
Cordialement,
Matthieu